mardi 5 mai 2015

Dorgelès, Les croix de bois

J'ai choisi aujourd'hui un livre lu il y a une petite année, quelques temps avant toutes les commémorations qu'il y a eut pour le débarquement de 1944. Ici on parle de la guerre d'avant, mais ça reste la guerre, et c'est moche.

Les croix de bois, c'est un livre engagé, un hommage à tous les morts de la 1ère guerre mondiale, mais aussi à ses vivants. A ses rires et à ses larmes. Dorgelès a été engagé volontaire dès 1914, il sait de quoi il parle.
On rentre dans le bain avec l'arrivée de trois nouvelles recrues dans la 3e compagnie, 5e escouade, après déjà plusieurs mois de guerre. A travers les yeux de Jacques Larcher, intellectuel parisien en manque de ses théâtres et ses cafés, on assiste à ce qui est encore le début de la "der des der" : quand les étudiants arrivent, presque enthousiastes, laissant derrières eux leurs jolies vies...
On y rencontre Sulphart, le rouquin un peu grande gueule, Bourcke le ch'timi aux yeux d'enfants, mais aussi Bréval, Vairon, Lemoine... C'est au départ une forme de joyeuse bande qui a ses rires et ses conneries, ses rebelles et ses timides. Mais ils se retrouvent tous embarqués dans le grand corps de la guerre, de plus en plus loin, de plus en plus sombre.
Des scènes de vie burlesques aux scènes de bataille : on voit la guerre, on la touche presque. On sent la terre de la tranchée, on est éblouit par le sourire de la fille du fermier, on rit des anecdotes mille fois dites.

On est happés par cette magnifique écriture qu'a Dorgelès, c'est splendide.

Laissez moi vous citer quelques phrases que j'avais notée très consciencieusement :

- "L'égalité, c'est de pouvoir dire m.... à tout le monde"
- Insoucieux, solides, nos vingt-cinq ans éclatent de rire. La vie est un grand champ, devant nous, où l'on va courir.
Mourir! Allons donc! Lui mourra peut être, et le voisin et encore d'autres, mais soi, on ne peut pas mourir, soi... [...] On en a vu mourir dix, on en verra toucher cent, mais que son tour puisse venir, d'être un tas bleu dans les champs, on n'y croit pas."


Bon, j'espère que tout ça ne vous a pas rendus trop tristes! Mais rassurez-vous, le livre n'est pas que triste, il fait aussi beaucoup rire par ses personnages rocambolesques. Bref, c'est de la belle littérature et je ne vous conseillerez jamais assz ce petit livre !






samedi 2 mai 2015

Michel de Grèce, la nuit du sérail : voyage en Orient

Salut tout le monde ! Aujourd'hui nous partons en Orient, dans un harem ottoman.

Pour cet article j'ai choisi un livre lu il y a déjà quelques années, mais qui m'a laissé un souvenir très fort.
Donc petite présentation, en commençant par l'auteur : Michel de Grèce. L'ayant lu encore toute jeune je ne m'étais pas penchée outre mesure sur l'auteur et n'avait fait aucune recherche, et aujourd'hui, BIM, découverte : il fait parti de la famille royale de Grèce. Alors je sais, j'ai pas inventé l'eau chaude c'est un tout petit peu indiqué dans son nom de famille, mais bon que voulez-vous.
Enfin bref, je viens de me coltiner (avec plaisir bien sur) des pages et des pages wikipédia remontant jusqu'à son grand père Georges 1er de Grèce, et je dois vous dire c'est passionnant ! Bon c'est aussi parce que j'ai une fascination un peu inavouée pour les familles royales (on ne se refait pas malheureusement : le syndrome de la princesse ne nous quitte pas si facilement). Donc bref, le type est juste affilié à presque toutes les familles royales qui ont régné ou règnent toujours en Europe : La Russie, le Danemark pays d'origine de la maison d'Holdenbourg, l'Angleterre, la Prusse etc etc On peut continuer longtemps comme ça !
Passons sur les princesses et revenons à nos moutons. Passionné de littérature il devient historien et écrivain et il écrit notamment sur sa famille, au moins il a pas eu le syndrome de la page blanche tout de suite tout de suite !

Vers 13 ou 14 ans j'ai donc lu La nuit du Sérail, qui m'a enchanté par les accents de voyage et d'histoire ( oui encore) qu'il véhiculait. Ce côté mystérieux des harems d' orient.

Petit synopsis : Aimée Dubuc de Riverie, cousine de la future impératrice Joséphine née en Martinique au XVIIIe siècle. Elle vit une enfance joyeuse et parfois sauvage, mais elle se retrouve capturée par des pirates barbaresques à quinze ans. Elle arrive alors dans le Harem du sultan de Constantinople, Abdul Hamid 1er. Jouant de sa beauté, de son intelligence elle devient la femme la plus puissante de cet empire.
Cette histoire est inspirée de la vie de la véritable Aimée Dubuc, dont le bateau disparut en mer et la légende veut qu'elle soit donc devenue Sultane Validé, mais aucune source véritable ne le prouve.

Il n'empêche que l'histoire est belle non?  Michel de Grèce nous ouvre donc les portes de cet endroit si secret qu'est le harem. D'un regard presque voyeur on découvre le mélange de beauté, de sauvagerie et de luxe qui entoure la vie d'Aimée.
Baudelaire dirait " Là, tout n'est qu'ordre et beauté/ Luxe, calme et volupté"

La langue est belle et coule de page en page, pourtant assez costaud je me souviens avoir dévoré ce roman comme un baklava bien coulant !
Pour les passionnés d'histoire, de princesse et de destins fabuleux vous en aurez tout votre saoul, pour ma part j'ai noté quelques titres de ses autres livres, dont j'espère vous donner rapidement des nouvelles.

Ici je n'ai pas joint de citation, à cette époque je ne notais pas encore mes petits coups de coeur, et ce n'est pas vraiment dans l'esprit du livre de philosopher. Mais il remplit très bien son rôle en faisant voyager et nous happant par ses nombreux rebondissements.

Maintenant laissez vous envahir par les odeurs d'encens, le goût du thé et des pâtisseries orientales. Imaginez le frôlement des voiles en vous promenant au milieu du harem, son mystère mais aussi l'incroyable magnificence des palais, de ces sultans pour qui rien n'est trop beau...